- Un jour, j'ai découvert "Gazou" et j'ai été très touchée par le fait qu'elle parle de moi et qu'elle fait découvrir mon parcours à ses ami(e)s sur le net. Un grand merci Gazou.
Saly Mollon vit à Tournon en Ardèche.
Peintre depuis 25 ans, elle a travaillé la terre.
En 2010, elle organise le premier salon de sculpture de la région.
Elle est une peintre et une dessinatrice au langage plastique riche et complet mêlant réalisme et abstraction.
Et bien dansez maintenant !
Brusquement atteinte d’un cancer, elle puise, pour lutter, dans la force de son art. Une nouvelle série de toiles crie à ceux qui en ont bavé « Et bien, dansez maintenant ! »
Elle nous dit sa joie de vivre: tonique, spontanée, joyeuse
Elle arrive en France, enhardie par l’espérance que mettaient en elle ses parents. Brillante, seule fille de la fratrie, elle vient faire ses études.
Son surnom « Saly » lui plait. Sa résonance est plus… internationale. Elle l’adopte.
Les premières années tournonaises sont aussi douces que la soie sur laquelle elle peint. Pendant douze ans, Saly crée des modèles uniques. Elle aime cette part de hasard qui révèle les couleurs dans l’alchimie d’une étuve. « La soie ? Impossible de la dompter, il faut en jouer ». Mais elle éprouve le besoin d'un autre support; La guerre au Liban fait monter en elle une souffrance qu’elle ne peut mais veut exprimer. Le besoin d’un autre medium s’impose, plus pérenne.
Le destin lui envoie un mentor en la personne de Raymonde Esprit-Massonneau, artiste-peintre parisienne dans la mouvance impressionniste, établie à Tain. Elle travaille avec elle pendant trois ans.
Au Liban, une guerre s’achève… Il faut briser ses peurs. Oser. Peindre Beyrouth, la dévastée. C’est « le » tournant : des toiles belles, fortes, commencent à jouer alors avec l’abstraction, jusqu’à s’y abandonner. La Pléiade choisira même une toile pour la couverture d’un recueil de poésies « 100 Poèmes pour la paix au Liban ».
Elle butine les enseignements de Sylvie Franc et de Réjane, en retire le suc qui fera son miel, papillonne aux côtés de ses pairs (le péruvien Kawashima, la parisienne Michelle Taupin, l’élève de Philippe Lejeune Christophe Desbusshère, l’américain Franck Janca). À leur contact, sa vision de la peinture s’enrichit . Elle perfectionne sa propre technique, celle qui lui donnera le plus de liberté : marier l’huile exigeante et l’acrylique facile comme on marie le feu et l’eau: « Ce que l’une me donne l’autre ne me le donne pas et inversement » dit-elle... Chaque sujet est le fruit d’une longue réflexion mais il lui arrive souvent « de rêver ses toiles ». Suivent nécessairement des dessins préparatoires, asseyant la composition. Maitriser le dessin est une force. Saly en est consciente : « avant de prendre le prochain tournant, je me ressource et retourne au dessin. Quand on connait la technique, on est attiré par la technique. Ce n’est que parce qu’on la connait, qu’on peut s’en détacher, s’en échapper. Sans dessin, on est limité. Le dessin me rassure »
Oui, le dessin est l’ami intime. Et lorsque tombe le verdict de la maladie, un cancer (Salwa n’aime pas tricher, refuse les euphémismes), elle abandonne pinceaux et chevalet mais fait du dessin le complice, le compagnon de son enfer. Elle noircit deux carnets, deux « bouées pour ne pas couler, pour ne pas sans cesse solliciter les proches » et croque… les autres patients, leurs angoisses, les siennes, la douleur, l’attente, la honte, le besoin de hurler, de s’isoler dans sa coquille, de renoncer à se battre. «
Un livre, « Un bélier contre un crabe », en est né, tiré à 200 exemplaires : « Ce qui m’a aidée peut aider quelqu’un d’autre ». En cure à la Roche-Posay, elle est approchée pour une exposition dans le cadre des Journées du Ruban rose. Elle expose les œuvres originales qui serviront le livre et les toiles exécutées après sa guérison. C’est un succès. Quant au petit livre, il est à l’origine de confidences qui la bouleversent. Elle envisage dès lors un deuxième tome « Chronologie d’une vie annoncée ».
Aujourd’hui Salwa est revenue à tout ce qu’elle aime : « je jouis désormais de ce que m’offre la vie, j’en goûte chaque instant intensément».
Commentaires
2liedichSamedi 7 Avril 2018 à 08:21Bonjour, j'ai essayé de trouver son livre : bélier contre cancer Swally Mollon.... Impossible. On ne sait jamais, si tu peux m'aider... Douceur du jour Gazou de moi.
J'aime assez le dynamisme du premier tableau que tu présentes... on le retrouve dans l'autre mais le thème m'attire moins... Et j'ai aussi apprécié découvrir la biographie de cette dame "qui en veut"! :)
Bon week-end!!!
Ah mais oui, Gazou, il faut aimer la vie intensément, même sous la pluie ! J'aime beaucoup les deux tableaux que tu nous présentes et merci de m'avoir fait connaître Sally Mollon. Gros bisous.
C'est vraiment très beau, on sent le désir de vivre qui tourbillonne dans ses tableaux! bon week-end
Bonjour,
merci de ce partage, un parcours qui n'est pas de tout repos, ce combat aussi. J'aime bien ses oeuvres visité sur le net.
Bonne journée
Bises
Après un cancer, on voit les choses autrement. On va plus à l'essentiel... C'est ce que j'ai fait...
Deux beaux tableaux.
Bises
ce crabe à blessé pas mal de personnes dans mon entourage, et si toutes n'ont pas eu les mêmes armes pour le vaincre que Saly Mollon, toutes ont gagné en profondeur le sens de la vie ...
amitié .
"Aujourd’hui Salwa est revenue à tout ce qu’elle aime : « je jouis désormais de ce que m’offre la vie, j’en goûte chaque instant intensément». "
Et elle a complètement raison !
Un parcours difficile avec beaucoup de courage et de volonté. Ses oeuvres sont fortes et expressives.
J'aime sa philosophie finale, elle a bien raison.
Belle soirée Gazou
Et ses tableaux sont magnifiques... j'adore !
Merci pour le partage Gazou.
La vie est encore plus belle pour ceux qui réussissent à survivre.
Passe une douce journée.
je suis touchée par ses mots, son combat et aussi ce qu'elle dit d ela technique qu'il faut maitriser pour la dépasser...c'est profond
Merci Gazou pour ce moment passer en compagnie de Salwa "Saly" Mollon. La rage de vaincre, la fureur de vivre, aident sûrement plus qu'on ne le pense dans le combat contre la maladie. Elle a eu aussi son art, qui, c'est certain, l'a empêchée de sombrer. J'aime beaucoup les paradoxes qui se dégage de ses peintures, on y trouve un joli mariage de vif et de doux, de clair et de moins clair...
Belle soirée.
Fabrice
Bonsoir à toutes et à tous, bonsoir Gazou
par un parfait hasard, j'ai découvert votre blog et je me suis trouvée ébahie devant le fait qu'on parle de moi.
Merci.
Vos mots sont si chaleureux qu'ils me donnent des frissons.
Quoi vous dire ? Je suis encore en vie. Je continue à peindre. Je n'ai pas toujours le temps de tenir mon site à jour pour montrer mes dernières toiles mais peindre, reste ma priorité.
J'ai lu la semaine dernière cette phrase que je partage avec vous :
"La vie est un rêve, traversée de temps à autre par un cauchemar. On le digère et le rêve recommence"
merci à vous tous de m'avoir fait rêver ce soir. Merci Gazou de m'avoir mise à l'honneur. Quel privilège et quel cadeau !
merci à vous tous. Cordialement, Salwa.
Erreur d'adresse mail corrigée. Merci
- gazouVendredi 3 Mai 2019 à 09:09
Votre commentaire m'a fait très plaisir. Je suis retournée voir votre site...Si vous faites une nouvelle exposition dans la région (j'habite près de Crest), je serai heureuse d'aller la voir...Et continuez à peindre selon votre désir
jeudi 1 juin 2023
mercredi 22 février 2023
vendredi 29 juillet 2022
Un jour, un livre...
Réponses aux témoignages reçus ...
" Mon Marwan, je viens pour la correction du second livre , relire ton témoignage.
Je prends la mesure de la difficulté, dans laquelle, tu as été pendant tout ce temps de mon combat. Je ne peux pas te dire "excuse moi" puisque c'était une chose en dehors de ma volonté mais je peux te dire "Merci" d'avoir été là. D'avoir tenu le coup et d'avoir vaincu avec moi (et tous ensemble) cette saleté de crabe.
Aujourd'hui, je me sens bien. Je vais bien. Et je m'occupe surtout de mon couple pour goûter à chaque instant de la vie. Et je fais entièrement confiance à mes enfants dans leur projets de vie, car je sais qu'ils sont fortement capable de les mener à bien et cela me rend heureuse.
Maxime,
Ton témoignage qui est un mail envoyé à un de tes amis me touche profondément. Tu as vécu un des moments les plus durs de tous ce que j'ai vécu. Tu étais près de moi quand la douleur me faisait perdre la raison. A toi aussi, je peux demander pardon de t'avoir fait vivre un moment si terrible mais je ne pouvais pas faire semblant. aujourd'hui, je te dis "Merci". Merci d'avoir eu le courage de me soutenir, Merci d'avoir eu le courage de te relever de ce désespoir et de réagir en adulte responsable dont je suis si fière aujourd'hui.
Laetitia,
Je reste sans voix devant ton témoignage. Tu as résumé ta « traversée du désert » avec tant de justesse. Tu as mis du temps à renaître, petite chrysalide, mais tu as réussi à ouvrir des magnifiques ailes.
Oui, nous avons souffert toutes les deux de cet accrochage mais y avait – il un autre moyen de faire ? Je ne sais pas. Je pense que tu as fait surtout, ce que tu as pu pour « survivre », sortir ta tête de l’eau, respirer et « être » tout simplement.
Tu as réussi. C’est très bien.
Nos échanges aujourd’hui sont d’égale à égale. Je sens ta force et ta détermination à être l’adulte que tu es. Ce séisme n’a pas fait que du mal finalement,
Je suis heureuse de voir la « femme » que tu es .
Je voudrais vous dire, pour la peur que vous avez de me perdre. J'ai eu la même peur des années durant, de perdre mon père ou ma mère. Cette peur de l'enfant qui a "encore" besoin de sa maman, qui ne peut imaginer la vie sans elle. Aujourd'hui, l'âge fait que nos pensées se transforment. Je ne pense plus pareil.
A mon terrible chagrin que je vais avoir en perdant Téta ou Mamé, je me dis que c'est dans l'ordre des choses et c'est bien ainsi.
Jeddo est parti trop tôt. J'ai survécu à son départ, Téta , j'ai de la peine de la voir dépendante des autres, Son départ me sera une douleur effrayante mais si juste pour elle, n'est ce pas ?.
Voilà, il y a des choses dans la vie qui arrivent dans un rythme universel, normal, qu'il faut accepter. La vie est faite ainsi. Alors pour l'instant, nous allons ENCORE être heureux ensemble et séparément. Nous allons aimer la vie tant qu'elle nous offre la possibilité de le faire. Soyons heureux de ce bonus. Je vous aime Très fort. Maman
Didier,
grâce à toi, Je suis encore là. J’ai tiré ma force de l’amour que tu m’as donné. Ta souffrance était immense et ton courage l'était encore plus. Merci pour l'être que tu es, ne changes rien.
Nous avons pris un coup dur sur la tête tous les deux, c’est vrai mais nous avons pu constater que notre endurance puisait ses forces dans l’amour de nos enfants dont nous pouvons être fiers, et de celui de notre famille.
Je suis fière de vous tous. Je suis fière d’appartenir à cette grande famille. Je ne vous remercierai jamais assez.
Mon homme, t’es le meilleur. Je t’aime.
Salwa
mercredi 12 janvier 2022
TA DERNIÈRE "GARDE DE NUIT".
6 aout 2017
TA DERNIÈRE "GARDE DE NUIT".
- C’est ma dernière garde, tu te rends compte ?
Je te regarde dans les yeux, attendrie par ta spontanéité. Oui, je m’en rends bien compte surtout de l’absence d’inquiétude qui te prenait à la gorge à chaque fois qu’une nuit de Garde pointait son nez.
Hier, ce n’est pas si loin !
C’était hier, que nos nuits de Garde commençaient. On était jeunes. Nous n’avions pas encore trente ans. On avait peur et du courage à revendre. On voulait réussir.
Tu étais au premier rang. J’étais juste derrière avec une promesse cachée au creux du ventre qui te disait : Je suis là. Je te soutiendrai. Tu peux compter sur moi.
Les gardes défilaient les unes après les autres.
Le mardi, entre midi et deux. Le mardi soir dès 20h jusqu’à 8h du matin. Ainsi, tous les mardi d’ailleurs. Nous ne pouvions prévoir aucune sortie, aucune invitation, aucune absence, le Mardi.
Le Samedi. Le samedi aussi. Un samedi sur trois. Une fête sur trois. Sans compter le samedi matin, la matinée la plus chargée de la semaine à cause du Marché.
Tu me disais, s’il m’arrivait de te demander de prendre "ton samedi matin" pour qu’on puisse partir un peu, que les gens profitaient de venir voir le Médecin en même temps qu’aller à la pharmacie et faire leur marché. Ahhh ce marché, ils emmenaient beaucoup de monde qui faisaient d’une pierre trois coups.
Tu répondais aux appels, urgents, à n’importe quelle heure, du jour ou de la nuit.
Tu quittais ton sommeil et abandonnais ton lit, qu’il fasse chaud ou froid, qu’il pleuve ou qu’il neige, c’était pareil.
J’avais le téléphone tout près de moi. Il me sortait de mon sommeil en crevant le silence de la nuit. Je devais demander la raison de l’appel, noter le nom de la personne malade, son numéro de téléphone et son adresse exacte… et là c’était la galère… Beaucoup de personnes ne savaient donner d’explications correctes pour repérer leur maison au milieu de la nuit, dans le patelin, le hameau, le village ou le coin perdu du fin fond de notre belle campagne.
Il n’y avait pas encore le téléphone portable. Eh non ! Nous nous sommes installés en Mars 1980. Certains patients n’avaient pas le téléphone fixe non plus.
Il t’arrivait de revenir à la maison, vers trois ou quatre heure du matin, après une visite de nuit à domicile en ayant l’envie de te remettre rapidement au chaud dans ton lit, retrouver la chaleur de tes draps et le sommeil perdu, mais quelqu’un d’autre avait appelé entre temps et une autre visite t’attendait. Tu devais repartir.
Tu râlais, tu pestais, comme si le ciel allait s’écrouler sur nos tête mais tu repartais quand même, courageux et résigné alors que je perdais le sommeil en priant qu’il ne t’arrive rien et que tu reviennes sain et sauf.
Combien de fois j’ai perdu le sommeil en attendant ton retour, et combien de fois, en si longues années, j’ai été tirée de mon sommeil pour prendre en vitesse mon crayon posé sur une feuille près de mon lit pour noter les coordonnées du malade et le rassurer de ton arrivée au plus vite.
On parlait à l’époque de la « Cibi » que les routards utilisaient dans leurs longs voyages. Alors, au cabinet, vous aviez trafiqué une mallette, jaune, métallique pour vous éviter de rebrousser chemin inutilement, comme tu le faisais souvent. Au retour dans ta voiture, tu entendais biper la boite jaune à travers les ondes. C’était ton cauchemar. Tu m’appelais pour me retirer de mon sommeil à nouveau. Ça grésillait, on n’entendait pas bien selon l’endroit où tu te trouvais. Je te transmettais les informations pour aller voir le malade suivant.
Par la suite, la mallette s’est émancipée. Elle est devenue en Skye noir et toujours avec la forme d’une boite rectangulaire. Je la transportais avec moi dans toutes les pièces de la maison. Il ne fallait pas passer à coté d’un de tes appels. Ceci dit, elle biper très fort. Elle réveillait parfois les enfants qui ne dormaient pas loin, dans leur chambre.
Une fois, pour une visite de nuit, On est venue à ta rencontre sur un tracteur au plein milieu de nulle part, sous la neige qui avait effacé toute traces du paysage. Une autre fois, un paysan a appelé à 6h du matin, un dimanche, pour prendre un RDV pour le lundi. Il ne comprenait pas pourquoi on ne pouvait le lui donner, « on était de grade », il disait, « non ? » Quand je lui est dit qu’il était 6h du matin, il m’a répondu que lui, était réveillé depuis 4h. !
Te souviens tu de l’appel à 2h du matin d’une jeune fille qui souffrait d’un coup de soleil sur le dos ? Elle avait passé sa journée à se dorer la pilule, comme on dit, alors que toi, tu travaillais sans relâche. Elle était au CMU. Déranger le médecin, la nuit, ne lui coûtait rien.
Les gardes étaient impitoyables. Que tu sois malade ou pas, il fallait les assurer. D’ailleurs, à force de côtoyer les malades tu nous ramenais les microbes à la maison et tu en récoltais au passage quelques uns qui te rendaient aussi malade que tes patients mais toi, tu ne t’arrêtais pas, tu ne partais pas en « arrêt maladie » pour te reposer. Il fallait continuer à soigner les autres.
Il nous arrivait d’être à bout de nerfs durant un WE de garde où les appels n’en finissaient pas et la fatigue s’accumulait. Mais il fallait garder son calme, rester courtois, répondre poliment et prendre surtout les renseignements correctement. Un jour, j’ai perdu mon sang froid. Tu étais épuisé, un dimanche en fin de journée. Pour une raison que j’estimais banale, ne méritant pas le déplacement du médecin un dimanche après midi, j’ai conseillais au patient de se rendre au cabinet le lendemain, lundi, à 8h, pour la consultation. La personne m’a répondu : « Tant que je paye, il viendra » et ma réponse a fusé : Vous pouvez toujours payer mais vous allez aller voir ailleurs puisqu’il n’ira pas vous voir et je lui ai raccroché au nez.. J’étais en colère. Je commençais à réaliser que le médecin est devenu « à la merci » du patient et là, je me disais que les choses devait changer. Le médecin ne devait plus être au service du malade et devait se faire respecter. … Bon, c’était mon coup de sang à moi.
Ah, il ne faut pas se rappeler que des mauvaises choses, il y en a aussi des bien agréables. Les farces que vous échangiez entre vous, médecins, au cabinet : Le Camembère qui chauffait sur le radiateur et embaumait fortement. Le litron de rouge ouvert sur le bureau, le seau d’eau en haut de la porte du bureau qui se déversait à peine la porte ouverte…
Les années avec Madame Arnissole. La chère secrétaire qui prenait soin de vous tous.
Je me rappelle aussi de la pose Café du samedi matin où à tour de rôle vous apportiez, à qui mieux, les meilleurs croissants.
J’ai un tendre souvenir de nos premiers remplacements au Cabinet de Groupe. Nous habitions dans le petit studio au Rez-de-chaussée, coincé entre deux garages avec les WC sur le palier. Le premier, j’étais enceinte. J’allais à la piscine d’en face pour passer le temps. Le second on avait notre fille, nouveau née, et pas beaucoup d’espoir de pouvoir s’installer dans le coin alors que la région me plaisait beaucoup par son climat, ses fruits et son fleuve. Venant d’un pays de soleil, ces trois ingrédients m’étaient indispensables : Soleil-Eau et fruits mais tu me répétais sans cesse : « ne te fais pas d’illusions, nous ne pourrons pas s’y installer, c’est une question de déontologie ». et nous voilà, 39 ans après toujours à Tain –Tournon.
Tu as vu naître des petits, tu as soigné des personnes âgées, tu as rabiboché des couples en perdition et pris soin d’autres cabossés par la maladie. Tu as écouté des plaintes, séché des larmes. Tu as aidé à faire naître des espoirs et encouragé des indécis. Tu as vu passer dans ton bureau durant ces années, un nombre incalculable de patient que certains reviennent aujourd’hui pour juste te dire « merci »
Merci pour le médecin qui les a soigné, l’oreille qui a su les écouter, l’être qui a su les entendre, la personne qui a su les consoler, les aider, les encourager, et n’ayant pas peur des mots…les aimer.
Oui, tu as aimé tes patients. Je le sais puisque tu emportais leurs soucis avec toi en rentrant à la maison. Je le voyais sur ton visage soucieux, sur ton comportement nerveux et ton silence.
Aujourd’hui, je te vois partagé entre ta joie de vivre une nouvelle vie d’artiste, entre musique et sculpture et la tristesse de quitter ton cabinet, tes « malades » et la relation que tu as tissé avec eux pendant toutes ces années. Je vois ce dilemme se dessiner jour après jour mais connaissant l’homme que tu es je sais que tu réussiras ta vie de retraité comme tu as réussi celle du médecin. D’ailleurs, comme tu me l’as toujours répété, ce sont les deux choses que tu voulais faire depuis l’âge de 6ans. Alors nous y voilà mon Didier. Il est temps que tu profites de ta deuxième vie : être un Artiste !
Bonne nouvelle vie mon homme. / Salwa /
dimanche 9 janvier 2022
JE M'APPELLE RACINE...
merci pour la biographie de cette artiste !!
une renaissance cette guérison , elle connait la valeur d'une bonne santé---
une femme à l'honneur double bravo -
merci !
bisous du samedi-